Lacie Tategami.

La seule phrase qui me vient à l'esprit: "Tout le monde ment", pourquoi ne pas avoir écouté cette petite voix plutôt ? Cela m'aurait empêché de souffrir, tout simplement mais d'un côté, si je l'avais écouté et fait ce qu'elle me disait de faire, serai-je la jeune femme que je suis désormais ? Celle qui est forte, téméraire et qui ne se laisse jamais faire. Vous voulez savoir comment j'étais avant ? Frêle, naïve, sans aucune importance. J'aimais aider les autres, le fait de pouvoir me rendre utile sauf que comment les gens me remerciaient ? En profitant de moi et de ma gentillesse, en se fichant de ce que je pouvais ressentir après et pleins d'autres intentions aussi bienveillante que celle-ci... En même temps, j'étais naïve mais comme je l'ai dit, ils m'ont permis de m'endurcir. J'étais une fille soi-disant aimé de tout mais quand ils ont appris que j'étais bi, je suis devenue l'autre, celle qui n’a pas d’importance enfin encore moins qu’avant. Enfin, ce n'est pas si mal de ne pas avoir d'amis, grâce à ça, j'ai appris qu'avoir des amis était juste une façon que les faibles aveint trouvé pour se rassembler et paraître plus fort, pathétique. Oui, je déteste celle que j'étais avant mais j'en ai surtout peur, peur de redevenir comme elle. Sinon, à part ça, je n'ai pas peur, ça sert à quoi ? A nous détruire tout simplement. Qui aurait cru une jeune fille qui était si généreuse voir trop aurait finis comme ça, la errer dans la rue comme une clocharde, à être hué quand elle passait dans la rue, on me/la fuyait comme la peste. Mais j’ai changé, grâce à Gay Town, j’ai enfin pu renaître. Et peut-être qu’un jour, ouvrirais-je mon cœur.

Belle ou pas, ça change quoi ? Nan, sérieusement, je ne pourrais pas vous dire exactement si je suis belle, tout dépend de ce que les autres pensent de moi, chacun ses goût mais personnellement, je suis plutôt pas mal (assez simple dans un sens mais jolie.) sans vouloir me venter. Tout d’abord, mes cheveux sont blonds, d’un blond banal. Ils sont assez lisse mais avec quelques ondulations. Mes yeux ? En fait, c’est la partie que je préfère. En fait, ils sont vairons, un bleu et l’autre vert. C’est eux qui font toute ma particularité sans eux ce ne serait pas moi. Normal que si l’on me regarde de face (enfin même de profil.), on ne remarque pas mon œil vert à cause d’une mèche blonde qui le dissimule, il faut juste bien me regarder si vous désirez voir mon véritable visage. A part ça, je suis de taille moyenne, un mètre soixante-huit exactement mais j’aime mettre des talons de temps en temps. Je suis assez fine, ça je peux le dire c’est sûr qu’en ne mangeant presque rien… Mais bon, nous ne sommes pas là pour discuter de mon alimentation que je sache. Je suis peut-être fine mais pas fragile si je puis dire, je sais quand même me défendre si ça ne se voit pas.

On pourrait croire que naître au sein d’une des grandes familles de la petite ville d’où je viens est une chance mais je ne suis pas de cet avis-là. C’est vrai que certains naissent dans une famille étant dans la pauvreté ou que les parents soient violents ou autres mais la vie de petite fille bourgeoise n’est pas si simple que ça. Vous pouvez toujours penser que je ne suis qu’une fille hypocrite, pourrie gâtée mais c’est faux ! Savez-vous ce que ça fait de vivre enfermé dans une prison dorée ? La vie y est dure mais pas dans le sens que vous pensez. Vous avez des amis, non ? Des gens pensant à vous pour ce que vous êtes mais pas les miens (si je peux appeler ça des amis.), ils n’étaient qu’intéressés par mon argent. Cet argent qui m’a pourri la vie et ça depuis mon enfance. Donc vous l’aurez compris, je suis née J’étais une petite comblée, j’avais des parents merveilleux, des amis merveilleux, bref, une vie merveilleuse mais à cette époque-là, je n’étais encore qu’une gamine… Déjà toute petite, j’avais des tas et des tas d’amis, tout le monde me respectait grâce à mon « statut » comme certains l’appelaient jusqu’à ce jour. Il faisait ce jour-là, un temps merveilleux presque inimaginable ces temps-ci et c’est cet après-midi-là que mes parents m’envoyèrent pour la première fois faire une course en ville mais toute seule, et oui, vous vous rendez compte qu’à 14 ans, je n’avais jamais eu le droit de sortir sans un adulte dans la rue. Pour la première fois de ma vie, je découvrais enfin le monde qui m’entourait réellement, c’était merveilleux. J’allais tout visiter, tout découvrir, chaque recoins qui m’entouraient quand je la rencontrai. Elle était là, assise sur un banc pour passer le temps. Je ne savais pas ce qui m’arrivait ce jour-là mais j’allai à sa rencontre. Elle était vraiment belle, de longs cheveux bruns retombant sur ses épaules, des yeux verts très perçant. Je ne savais pas ce que j’avais mais un sentiment inconnu m’emplissait le cœur quand je compris. Nous avions parlé pendant des heures quand nos lèvres s’effleurèrent puis se touchèrent. C’était magique, comme un feu d’artifice. Moi qui n’avait jamais pu accepter ni même penser que deux personnes du même sexe pouvait éprouver de tels sentiments l’un envers l’autre. Oui, avant j’étais une homophone patenté mais après cette expérience toute ma vie bascula. Pendant des semaines, elle et moi nous nous voyions en cachette quand un jour je pris la décision de l’annoncer à mes parents. Ce soir, là, je rentra chez moi juste après les cours comme d’habitude et réuni mon père et ma mère.

« Maman, papa, je suis bi… bisexuelle. »

Je me souviendrais toute ma vie de leurs réactions… Ils m’avaient tout simplement jeté dehors. Vous vous rendez compte, mettre leur fille unique à la porte parce qu’elle avait des préférences sexuelles différentes des autres ! Plus personne ne m’approchait, tout le monde me fuyait comme la peste, je me sentais vraiment seule, d’espérée quand je fis le découverte d’une ville ou l’on se fiche des différences, Gay Town.