Matt Mellemans.

L'ancien Matt n'est plus, l'ancien Matt ne peut plus être. L'ancien Matt plaisait à tout le monde, il semblait si parfait, si loin de tout... L'ancien Matt ne peut plus être tout simplement, parce que Matt a changer et qu'il ne peut plus plaire à tout le monde. Chacun doit maintenant apprendre à l'apprécier... Ou le détester à sa manière.
On connaissait tous Matt, avant, lorsqu'il était ce jeune homme toujours souriant et sociable. On connaissait tous Matt alors qu'il vivait dans son monde, un monde où tout était toujours beau, où il se tenait à l'abris du monde, à l'abris des saloperies mondaines qui ne servent qu'à plaire. Et on lui en voulait, d'un certain côté, à ce gamin intouchable par les soucis quotidiens, par les conneries humaines... On l'enviait, lui et son insouciance, lui et son innocence. Et même si tous l'adoraient, au fond, tous le détestaient. On détestait Matt car il se fichait de tous les problèmes, il s'en fichait, il n'était pas atteint. Et tous savaient qu'il avait raison. Mais cette haine que tous étouffaient, cette haine a changer le Matt que tous adoraient.
Maintenant on ne sait plus rien de Matt. On ne sait plus s'il est heureux ou triste, on ne sait même plus s'il est vraiment là, dans son corps qu'on trouvait si beau, si attirant et si séduisant lorsqu'il était le Matt d'avant. Qui est-il, maintenant ? Ce n'est plus le même Matt, par leur faute, à tous ces gens qui le détestaient en silence. Dorénavant Matt ne semble plus qu'être un corps vide d'âme, une marionnette dirigée par un dieu savant. L'éclat de ses yeux a disparut, l'éclat de son rire a filer, aussi vite que le vent. Le Matt d'avant est parti, a jamais, hélas...
Et maintenant on le haie, d'être cette statue de marbre ou cette sculpture de glace qui jamais ne peut être éraflée de sentiments, qui jamais ne fondra sous la chaleur d'un baiser. Et on lui en veut, de ne plus parler, de ne plus rire ni pleurer, on lui en veut car au fond, on ne veut pas s'en vouloir de l'avoir transformer. On le déteste lui pour ne pas se détester soi, on veut le voir souffrir pour ne pas souffrir soi. Mais pourquoi ? Pourquoi n'avions nous pas le courage de lui avouer notre haine ? Pourquoi faut-il que maintenant, nous nous détestions à la place de le détester ?
Matt, maintenant, ne semble plus être personne, juste un pantin habilement dirigé par un savant sadomasochiste. Où est passé ton sourire, Matt ? Et tes éclats de rire ? Tous engloutis dans les méandres de ta folie, tous submergés par tes désirs pervertis. Tu es corrompu, nous t'avons corrompu, toi, Matt. Notre haine inavouée t'as perverti, tu ne seras plus jamais innocent et insouciant, plus jamais tu ne pourras rire de ce rire enfantin qui t'allait si bien. Ton esprit clair mais pas simple est devenue tortueux, compliqué, imprévisible. Tu es devenus un inconnu, par leur faute, par notre faute. Comment-ce fait-ce que nous ayons été si aveugles, si bêtes ? Désormais tu as changer, le Matt d'avant n'est plus. Le Matt de maintenant est pervers, avec ce regard qui fouille l'âme de son interlocuteur. Un oeil ou deux visibles, impossible de s'arracher à la contemplation de ce regard perverti où sont habilement mélangés folie, haine, perversion et sadisme.
Il ne souris plus que d'un sourire sadique, masochiste, pervers ou d'un sourire absent. Ces lèvres qui autrefois nos donnait envie de les goûter, de les embrasser... Nous repousse et nous attire en même temps... Ces lèvres toujours cachées par un masque ou parfois un bandage ou un foulard. Son visage, qui avant portait des traits si doux et enfantins... Son visage a maintenant des traits froids, secs et durs. Il n'est plus le gosse adorable qu'on voulait toujours consoler, qu'on aimait faire rire. Maintenant il est froid comme la glace, aussi expressif qu'un cadavre. Il ne semble sourire que pour nous montrer a quel point nous sommes dérisoires, a quel point nous sommes ridicules... Nous sommes seuls fautifs de son changement, et il le sait, et il nous le fait savoir. Ses sourcils fins se froncent souvent pour lui offrir son expression de dureté qui nous effraye tant. Il nous déteste, il déteste le monde entier, et il le fait savoir dans un regard. Matt est devenu violent et sadique, il se complaît dans la souffrance des autres, mais aussi dans la sienne. D'un masochisme impalpable pour un humain que l'on qualifie de normal, le jeune homme de dix-neuf ans n'a pas peur de se faire mal. Il n'a même pas peur de la mort, il l'attend en souriant.
Dans ses accès de folie, dans ses accès de sadisme ou de masochisme, il n'y a que la douleur qui compte. Il aime détruire corps et âmes, il se plaît lorsqu'il voit le sang couler, lorsqu'il entend les gémissements de douleur, les râles d'agonie. Il aime voir les yeux se convulser, les bouches se tordre, les visages se déformer par la souffrance. Il aime le goût du sang, il ressemble a une bête assoiffée de sang et de douleur. Matt ne recherche que le plaisir qu'un corps en agonie lui procure, il ne recherche que ce ravissement que lui procure la vue d'un corps ouvert, le toucher des organes ensanglantés.
Cependant ils savent tous qu'il reste un espoir derrière ce caractère compliqué qui nous emmêle. Ils savent tous qu'il peut encore être adorable et gentil, qui'il peut redevenir le Matt d'avant. Ses amis le savent, ce petit cercle très fermé, ce petit groupe dont Matt n'hésite pas à s'entourer malgré son caractère de solitaire. Eux savent tout, quand il va mal ou quand il va bien, quand il est amoureux ou qu'il déteste quelqu'un. Matt est d'une loyauté sans faille, et ils le savent. Chacun se rend compte que malgré ses apparences de méchant, ses apparences qui nous donne l'impression qu'il ne reste aucun espoir, aucune corde à laquelle se raccrocher... Chacun sait qu'une petite lumière de bienveillance brûle au fond de son coeur, une petite lumière qui, même au coeur de la tempête, vacille, menace de s'éteindre, mais qui brûle toujours.
Malgré un esprit pervers, Matt ne recherche pas les relations sexuelles à tout prix, jamais il n'aime que pour coucher. Matt, il lui faut du temps, le temps d'aimer, le temps de se sentir bien en compagnie de l'autre, il lui faut le temps d'accorder sa confiance, puis d'offrir son corps. Il n'est pas direct, il n'est pas rapide. D'un tempérament timide malgré tout, il n'osera jamais faire le premier pas, et jamais il n'avouera ses sentiments, qu'il éprouve amour ou amitié, son affection, il la garde pour lui. Il n'aime pas extérioriser ses sentiments, il les garde enfouis dans son coeur, c'est ce qui lui donne cet air absent et neutre, cet air de pantin inhumain.

Beau et élégant, il l'était, Matt. Il avait tout pour plaire, un caractère d'ange et un physique de rêve... Mais Matt a changer. Avant il était si beau, si attirant et si séduisant. Chacun le trouvait beau et chacun enviait sa beauté, et on le détestait en silence pour ça aussi. Pourtant Matt n'était beau que par son physique assemblé à son caractère. Maintenant que ce dernier a changer, il plait mais repousse tout a la fois. On le trouve beau, mais on a peur de lui. Autrefois son visage semblait si doux, ses traits si parfaits et fins, son visage d'ange hantait toutes les consciences. " Qu'il est beau ! " Tous le disaient, tous le pensaient. On parlait beaucoup de Matt, avec son corps fin et sa silhouette élancée, son visage d'ange et ses beaux cheveux. Et on lui en voulait d'être si beau et si séduisant, et on le détestait. Le seul hic que tous trouvaient chez lui, c'était la couleur de ses yeux. Pourquoi n'était-il pas né avec les yeux bleus, ou verts ? Pourquoi avait-il fallu qu'il vienne au monde avec pour destinée, d'avoir des yeux rouges comme le sang qui coulait dans ses veines ? Peut être que tout était déjà inscrit dans ses gènes, la haine qu'on éprouverait pour lui, puis son changement de caractère... Mère Nature a l'oeil.
De loin, Matt n'est qu'une silhouette filiforme, avançant d'un pas aérien. Maintenant Matt est toujours le même, de loin. Mais quand on se rapproche, un masque à gaz noir a recouvert la plus grande partie de son visage. Un seul oeil, rubis de sang au milieu de la peau pâle, n'est pas caché. Le reste de son visage nous est invisible, ce visage aux lèvres fines d'un rose pâle, des lèvres au goût sucré et envoûtant, surmontées d'un nez plutôt petit mais bien proportionné, légèrement aquilin. Le masque cache aussi son second oeil rouge sang, par un verre tantôt bleu azuré, tantôt rouge sang. Tout dépend de l'humeur du jeune homme. Les attaches noires du masque a gaz parcourt les cheveux couleur de corbeau, ces cheveux qui sans être trop longs, ne sont pas trop courts. Ces cheveux aux reflets légèrement bleutés, un bleu nuit dans un océan de noir. Ses oreilles sont toujours cachées par sa chevelure, et l'une d'elle porte des boucles d'oreilles et piercings. Deux anneaux argentés et une barre noire ont perforer sa peau. La seconde oreille semble intacte, si ce n'est cette cicatrice presque invisible qui la traverse comme une route traverse une étendue déserte.
Son cou fin à la peau aussi pâle que la lune dans le ciel est bandé d'un pansement gris, cachant ainsi la cicatrice qui le parcourt, parcourant même sa nuque qui semble fragile. Plus bas, à droite de la base de son cou, juste sous la clavicule, on peut voir un tatouage étrange et original, qui semble représenter un trou noir et donc ne représente rien. Le noir de son tatouage présente un fort contraste avec la peau claire de Matt. Ce tatouage semble vouloir nous rappeler Qu'il était tout, et qu'à cause de la haine, il n'est plus rien. Un tatouage représentant le rien, juste pour rappeler ce qu'il était devenu. Mis a part son tatouage, le torse de Matt est intacte, la peau d'une pâleur lunaire est immaculée, comme la neige fraîchement tombée. Plus bas, au niveau de ses abdominaux légèrement développés, un second tatouage a investi sa hanche gauche, forme aussi informe qu'incompréhensible pour quiconque ne pense pas comme Matt. Pour lui, elle représente toute sa haine et son incompréhension, toute sa douleur et sa souffrance, tous ses sentiments, il les a scellés a jamais dans ce tatouage indélébile. Je ne vais pas vous décrire ce qu'il y a plus bas... étant donné que ce serait une atteinte a sa vie privée.
Les bras du jeune homme sont musclés mais fins, le gauche étant intacte et le droit recouvert sur sa quasi-totalité d'une bande du même gris que celle de son cou. Il n'enlève jamais ce bandage, pour ne pas se rappeler certaines choses, des choses qui sont à jamais gravées dans sa peau, et au plus profond de son âme. Sur le bras droit de Matt, si il enlève son bandage, on peut voir des traces de brûlure, des cicatrices profondes qui ont entailler la chaire à vie, des marquages au fer blanc même. On peut voir une peau blanche et pâle abîmée par une torture qu'on pouvait imaginer comme à la limite du supportable. Mais c'est une autre histoire. Ses mains sont intactes, plutôt petites mais pas trop, avec des doigts fins de pianiste. Ses ongles sont toujours bien coupés et soignés, parfois vernis de rouge ou de noir, et parfois pas, mais des mains de femme.
Le dos du jeune homme est tout aussi intacte que son torse, pas un seul tatouage, pas une seule cicatrice ou alors elles sont invisibles à l'oeil humain. Le creux de ses reins seul est décoré d'un tatouage ressemblant a une banderole représentant dragons et loups. On ne sait pas ce que ce tatouage représente, ni même si c'est lui qui le voulait, mais il est là, noir sur la peau parfaitement blanche. Des jambes fines mais musclés terminées par des petits pieds le portent. Matt chausserait du 39 ou du 40 pour les tailles françaises, et il ne met presque que des bottes ou des baskets type converses.
Passons a ses vêtements. Matt n'est presque vêtu que de rouge et de noir, s'accordant a merveille avec son caractère. Il porte toujours un T-shirt caché en partie par un sweat rouge à capuche, capuche qu'il rabat souvent sur sa tête. Les manches se terminent sur ses mains, cachant la moitié de ses paumes. Son pantalon est presque toujours d'un noir d'encre, retenu par une ceinture noir a laquelle pend une chaîne d'argent. Ses chaussures, comme dit plus haut, sont soit des bottes noires soit des converses noires ou rouges. Les lacets, dans les deux cas, sont d'un blanc immaculé. Matt prend soin de son apparence et il évite de se tâcher, y comprit lorsqu'il s'agit de sang. Le jeune homme respire le mystère et se fond admirablement bien dans l'ombre.

Matt est né, comme vous et moi. C'était un beau jour de printemps, le soleil brillait haut dans le ciel, il devait être une ou deux heures de l'après midi. Dans un petit village niché dans une vallée entourée de montagnes en Australie, une femme, une jolie femme a la chevelure brune et aux yeux verts émeraude ressentait les premières contractions et perdait les eaux. Le père, Grand homme solide et fort a la barbe mal rasée, se tenait près de sa femme, lui tenant la main, l'encourageant alors que le médecin du village donnait les consignes à la mère. L'accouchement se fit sans encombres, et il fut décidé que le petit garçon se nommerait Matt, en référence à je ne sais plus quel ancêtre ni pourquoi.
Le jeune Matt était aimé de tous, il aimait à gambader dans les près immenses environnants, faire des balades à cheval dans la montagne ou encore jouer avec les chiens qui gardaient les troupeaux. Tout allait bien, tout était parfait. Le petit Matt allait à l'école du village et s'entendait bien avec tous ses camarades, malgré les railleries incessantes sur ses yeux couleur de sang. Il avait un bon, très bon ami... Mike, je crois. Mike était un jeune homme hyperactif et toujours souriant, tout comme notre Matt à cette époque là. Ils faisaient les quatre-cent coups ensemble, ces deux là. Toujours l'un avec l'autre, on aurait presque pu dire qu'ils étaient frères, ne serait-ce la couleur de leurs yeux et cheveux différentes. Mike était blond aux yeux d'un bleu océan, alors que Matt faisait plus sombre, avec sa chevelure noire et ses yeux aussi rouges qu'un rubis sanguin. C'était la belle vie, Tout le monde adorait les deux amis, et les deux amis adoraient tout le monde.
Mike et Matt, comme dit plus haut, faisaient tout ensemble : Ils promenaient les chiens, montaient a cheval, nourrissaient les bêtes... Tout a deux. Jeunes et innocents qu'ils étaient tous deux, ils semblaient dans le bulle, toujours a sembler intouchables par les tracas quotidiens et les problèmes mondains. Les plus grands les enviaient, ces deux là, de toujours pouvoir sourire alors qu'un proche a été enterré, de toujours pouvoir sourire alors que le fils du maire s'est cassé un bras, alors qu'une tempête a dévaster la grange... Dans leur bulle, tout allait bien, tout était parfait tant qu'ils restaient ensemble.
Le père de Matt était bûcheron de métier, un métier difficile et dangereux, dans ces montagnes et forêts. Mais il partait au travail chaque matin avec le sourire, hache sur l'épaule après avoir embrasser sa petite femme et ébouriffer les cheveux de son fils. Ce jour là n'échappa pas au quotidien. Après les au revoir habituels, Matt parti cherche Mike. Il couru a en perdre haleine sur le chemin poussiéreux et arriva chez son meilleur ami, essoufflé, comme toujours. Le blond sorti et il attrapa le bras de Matt pour l’entraîner dans les champs. Les deux amis, toujours le sourire aux lèvres, s'amusèrent toute la matinée. Nous étions dimanche, un beau dimanche d'avril je crois. Le soleil brillait et des nuages moutonneux gambadaient paisiblement dans un ciel clair. Vous allez penser que je vous raconte des choses inutiles... Sûrement. Mais je préfère poser le contexte du drame...
Ainsi midi sonna, douze coups lourds par la cloche en bronze. La voix grave se perdit en écho et un autre cris y répondit.
Tout le village sortit pour voir un des bûcherons revenir, suivit de tous les autres, un corps ensanglanté dans les bras. Il se dirigea immédiatement vers Matt et Mike, fixant celui aux yeux de rubis. D'une voix rendue grave par les pleurs et les cris, l'homme parla au garçon, posant le cadavre devant ses pieds.
Le jeune garçon et son meilleur ami avaient perdu le sourire en voyant le sang mais ce dernier revint rapidement. Personne ne comprenait ces deux là, personne. Mike et Matt s'agenouillèrent près du corps et posèrent tous deux leurs doigts sur les plaies qui continuaient de saigner. Et ils se relevèrent, leurs mains ensanglantées d'un sang qui n'était pas le leur puis partirent de nouveau jouer dans les champs, comme si de rien n'était. Oh, bulle imperméable, tu les protèges si bien que tu les détruits...

Et depuis ce jour... Mike et Matt n'étaient plus les mêmes aux yeux des villageois... Ils étaient maintenant des monstres détestés en silences, haïs dans le savoir. Les deux mômes alors âgés de 16 ans semblaient toujours aussi intouchables qu'avant. Les deux jeunes hommes faisaient encore tout ensemble. Et ce fut un jour maudit, ce vendredi 13. Le maire du village mourut subitement. Un remplaçant fut élu automatiquement. Et les décisions furent prises. Des décisions qui satisfaisaient tout le monde... A l'exception de trois personnes. Deux d'entres elles n'étaient même pas au courant. La maladie ayant emporter l'ancien maire dans les bras de la mort, le nouveau maire décréta la torture des deux jeunes garçons. Seul un homme, le bûcheron qui avait ramener le père de Matt mort, seul lui s’opposait a cet acte, seul lui voulait que les enfants... restent des enfants. Seul contre un village entier de gens haineux, en colère et inhumains, cet homme ne pouvait que se taire et regarder ce dont il allait être le spectateur.
Le 29 février de la même année, tout était organisé. Tôt le matin les parents levèrent Matt et Mike, les emmenant ers un bâtiment spécialement conçu pour leur... Torture. Les deux jeunes garçons ne savaient pas ce qu'il allait leur arriver, dans cette salle sombre, froide, où ils étaient seuls. Un déclic dans le silence et la noirceur du lieu. Et toutes les lumières s'allumèrent, découvrant des murs couverts d'instruments de tortures, couverts de papiers aussi, des papiers expliquant ce qui pouvait tuer, et ce qui faisait du mal en gardant les gens en vie. Au fond de la salle, tout au fond, une chaise. Avec un homme dessus, le fameux bûcheron... Deux dispositifs métalliques étaient attachés sur son visage, lui ouvrant les paupières afin qu'il ne puisse pas fermer les yeux. Il ne pouvait ni tourner, ni baisser la tête, condamné a regarder ce que les enfants subiraient. Matt et Mike accoururent vers l'homme, leurs expressions totalement changées. Ils sortaient de leur bulle, ils prenaient contact, enfin, avec le monde extérieur. Mais c'était trop tard. Stoppés net dans leur course par un inconnu aussi haut et large qu'une armoire à glace, les deux adolescents furent attachés à des tables mises à la verticale. Des tables de métal froid, des tables d'opération, comme dans les blocs chirurgicaux. Les deux gamins ne comprenne pas tout de suite. Ils entendent un raclement, celui que fait une chaise déplacée. Le bûcheron est maintenant placé tout près d'eux, pour assister de près au supplice que les ados vont endurer. Sadisme incomparable de la part des tortionnaires. Il regarde ceux qu'il veut protéger se faire torturer sans rien pouvoir y faire, lionne en cage alors qu'on tue ses petits. Mike comprend avant Matt, mais les deux comprennent ce qu'il va leur arriver. Matt ne réagit pas, plutôt inquiété par le sort de son meilleur ami que du sien. Que pouvaient-ils faire ? Rien. Attendre et subir. Mike se met a crier, hurler a qui voulait l'entendre que tous autant qu'ils étaient, tous étaient des salauds, tous sans exception. Et il hurlait sa haine, et il criait sa rage, jusqu'à ce que le tortionnaire lui colle un scotch sur la bouche, alors qu'un second en faisait de même avec Matt. Mike regardait son meilleur ami, les larmes coulant le long de ses joues. Une voix grave résonna, cloche funèbre.
Et le monde de Matt s'effondra. Mike fixa tristement son meilleur ami, résigné. Personne ne pouvait plus pour eux et Mike s'en voulait, de mourir avant son meilleur ami, le laissant là. Il savait très bien qu'après c'était a Matt de subir le même sort. Et il ne serait plus là pour le soutenir d'un regard compatissant... Non, il se détestait, il les haïssait, eux tous. Les vêtements du blond furent arrachés, on ne lui laissait que son pantalon, son torse mis a nu. Le premier tortionnaire, un homme noir de beau se prénommant Bob s'approcha et, avec un sourire sadique, posa son doigt sur le ventre du blond, pressant.

" Ce serait bête de ne pas les violer un peu, non ? Après tout ils sont si beaux... "

Il se prit une claque dans la tête de la part de Fred, le maire et accessoirement tortionnaire. Bob ne dit rien de plus et chercha le briquet. Matt regardait tout cela, terrorisé par le sort qui attendait la personne la plus chère a ses yeux. Qu'allait-il advenir de Mike ? Laissez le en vie ! Il implorait les dieux et les esprits, il refusaient de vivre sans son meilleur ami, sans sa moitié. Et il comprit les sentiments qu'il éprouvait pour Mike, et Mike comprit ce qu'il éprouvait pour Matt. Mais c'était trop tard. Aucun des deux ne savait que Mike ne survirait pas a cette expérience.
Bob approcha le briquet du torse du blond, brûlant la peau jusqu'à ce que la douleur fasse pleurer Mike, celui ci se retenant de hurler sa douleur et de pleurer. Puis le fer fut chauffé a blanc, et les lames de rasoir sorties. Matt se forçait a tout regarder, il se forçait a souffrir en regardant l'agonie lente de celui qui avait voler son coeur. Il regardait le sang couleur, les yeux révulsés de son meilleur ami, il regardait la peau brûlée, sentait l'odeur de la chaire grillée, il fixait les lèvres emprisonnées de scotch qui ne demandaient qu'à hurler. Et lui aussi, voulait hurler sa haine et son désespoir de voir celui qu'il aimait se faire traiter de la sorte. Alors que le fer blanc fut posé sur la peau du blond, les larmes de Matt coulèrent seules. Il savait que c'était fini. Le maire prit la lame de rasoir et trancha la jugulaire de Mike. Les deux adolescents se regardèrent jusqu'à la mort de Mike, pleurant tous deux de n'avoir pu prononcer ces mots si beaux, ces mots qui voulaient tant dire... Ils rêvaient tous deux de prononcer le fameux je t'aime a l'autre, jusqu'au dernier souffle de Mike.
Le monde de Matt s'écroulait, comme un château de carte, comme une maison de bois qui ne résistait pas au cyclone. Il ne ressortirait pas intact de cette salle, tout comme le bûcheron près de lui. Tous deux pleuraient en silence, incapable de faire quoi que ce soit face à cette mort prématurés.
Bob se retourna et la torture de Matt commença. Il passa par tout : Le briquet, le fer blanc, les lames de rasoir... Mais seuls son cou et son bras droit furent torturés. Il ne fallait pas trop abîmer ce superbe corps, qu'il disait, le Fred. Tout le long de sa torture, Matt ne pleura pas, il ne versa aucune larme malgré la douleur, malgré le choc psychologique qu'il venait de subir. Non, l'adolescent échafaudait le plan de sa vengeance. Tout le village serait éradiqué. Toutes les maisons, toutes les personnes, a l'exception de ce bûcheron.
Quand enfin la torture fut terminée, une bouteille d'alcool fut vidée sur les plaies sanguinolentes de Matt et il fut laissé là, pour mort, avec comme seule compagnie le corps de Mike.

Depuis ce jour, Matt n'as jamais plus été le même... Et ne le sera plus jamais probablement. Sa vengeance, il l'aurait oui, au centuple. Il le savait car ile ne se laisserait pas mourir sans avoir raser le village, jamais. Quelques jours après la torture des deux garçon et la mort d'un d'eux, le village était paisible et tout le monde restait à la maison par ce temps pluvieux. Tous étaient souriants, heureux d'être débarrassés de ces deux monstres. Mais ce qu'ils ne savaient pas, c'est qu'ils ne valaient pas mieux que ces soit disant monstres. Ils ne savaient pas non plus que Matt avait survécut a ses blessures. Et ils savaient encore moins que pendant les deux semaines où il était resté dans le bâtiment, le jeune homme avait fabriquer bombes et armes. Il avait même trouver un masque a gaz et il avait briser un des verres qui servaient a protéger les yeux. Il le portait en permanence pour se rappeler a tout instant la mort de Mike. En ce samedi pluvieux, Matt sortit. Il déposa devant chaque porte une bombe a retardement, toutes prévues d'exploser a la même heure. Chaque maison avait une bombe sur le pas de sa porte. Toutes, sans exceptions. Le jeune homme entra chez le bûcheron et le sorti du lit en silence pour l'emmener loin. L'église n'avait pas été épargnée... Et tout sauta lorsque le clocher commença a sonner deux heures de l'après midi. Matt était vengé et Mike aussi.
Malgré tout l'amour que pouvait lui apporter le bûcheron qui le prenait maintenant pour son propre fils, Matt ne changea pas. Il était toujours aussi silencieux et regardait chaque soir le village détruit, allait chaque jour sur la tombe de Mike et y pleurait toutes les larmes de son corps. Cette période dura deux ans. Matt passa deux ans de sa vie a pleurer la mort de celui qu'il aimait et a détester les gens qu'il avait tuer. Le bûcheron lui ramena une brochure parlant de Gay Town, un endroit où il pourrait se sentir chez lui... Ou peut être pas. Et le vieux y tenait, à cette ville pour homosexuels. Mais le gosse ne bougeait pas de ses positions.

Ce fut la mort du bûcheron qui força Matt a partir. Il allait avoir dix-neuf ans dans trois mois lorsque son seul ami mourut. Le jeune adulte parti alors explorer le monde, masque toujours sur son beau visage afin de le cacher, ses bandages ne quittant ni son bras ni son cou et la brochure en poche. Il allait aller voircette ille, pour le vieux, pour qu'il soit fière de lui là où il était maintenant.
Le jeune parcourut toute l'Australie, rencontra des tonnes de gens qui le dégoûtaient tous plus les uns que les autres, il trouva aussi des anges, des gens qui l'acceptèrent comme il était. Il fit la connaissance des kangourous, d'autres animaux. Et enfin il finit par atterrir à Gay Town. Il rodait d'abord ici et là, regardant la ville, s'en méfiant. Et il finit par venir y vivre.